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25-02-2015

Thème 4 - Les eaux dans la Bible

par : Père Alain Dumont
Pourquoi les eaux revêtent-elles une telle importance dans la Bible, et comment deviennent-elles le signe éminent de la Vie spirituelle ?
Duration:12 minutes 55 secondes
• Un réservoir d'eau contenant l'équivalent de 3 fois le volume de l'ensemble des océans de la planète a été découvert sous nos pieds, à 700km de profondeur au cœur d'une couche de roches dénommées : “Ringwoodite”.
Document vidéo : 
Un océan gigantesque découvert à 700km sous la surface de la terre.

Transcription du texte de la vidéo : https://www.bible-tutoriel.com/index.php?option=com_preachit&view=study&id=98:4-les-eaux-dans-la-bible&Itemid=140
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Citation : mentionner : © Père Alain Dumont, La Bible en Tutoriel, http://www.bible-tutoriel.com/ + titre de l'article
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Nous allons dans cette vidéo nous interroger sur l’importance de l’EAU dans la Bible. En faisant remarquer tout d’abord que l’eau, en hébreu, se dit MaYîM, c’est-à-dire littéralement LES EAUX, au pluriel. Pourquoi ? Parce qu’il y a effectivement une pluralité des réserves d’eau. Pour la Bible, comme pour chacune des cosmogonies du Moyen-Orient antique, il y a d’une part les « Eaux d’en-Haut » et d’autre part les « Eaux d’en-Bas ». Les eaux d’en-Haut sont celles qui tombent du ciel lorsque ses vannes s’ouvrent pour donner la pluie. Et de la même manière, on pense qu’il y a une masse d’eau souterraine qui alimente les sources et les rivières, une sorte d’immense réserve d’eau sur laquelle repose la terre. Au demeurant, ce n’est pas complètement stupide, puisqu’on a découvert en 2014, l’équivalent d’un océan gigantesque retenu sous la croûte terrestre, à 700 km de profondeur, sous une forme cristalline et qui contribue au cycle de l’eau sur la terre… Je vous laisse consulter la vidéo dont je vous mets le lien juste en dessous. Alors c’est vrai qu’il vaut mieux éviter le concordisme, mais bon… On peut à tout le moins reconnaître que les eaux d’En-Haut et les eaux d’En-Bas sont une belle intuition, et pourquoi pas : inspirée ! Bref, quoi qu’il en soit, les eaux tiennent une place essentielle dans l’histoire du peuple élu, tout au long de la Bible.

Nous avons du mal à nous représenter une telle importance. Pourquoi ? Parce que pour nous, l’eau est disponible partout ! Elle coule au robinet, on la vend en bouteilles… Donc pour nous, elle est un produit courant, banal sans grande valeur. Mais quand vous êtes nomade dans le désert, c’est évidemment tout différent ! Parce qu’ici, l’eau vaut de l’or ! On se bat pour elle. En période de guerre, une armée d'invasion va chercher spontanément à couper les réserves d'eau des villes assiégées, comme Josaphat avec les puits de Moab (2R 3,19.25). Ézéchias, un des quelques grands rois de Jérusalem, va protéger la ville de ce risque en construisant un tunnel sous la roche, un tunnel qui existe encore aujourd'hui et qui va de la source du Guihôn, qui était à l'extérieur de la ville à l’époque, jusqu'à la piscine de Siloé, à l’intérieur des murs de Jérusalem. Ceux qui sont partis en Terre Sainte avec moi connaissent bien ce tunnel.

Bref. L’eau est vraiment un élément essentiel, et en même temps, elle reste un élément très ambigu. L’eau est évidemment une source de vie, donc une PUISSANCE de vie. Sans eau, la terre n’est qu’un désert, une terre de soif où les hommes sont voués à la mort. Sauf qu’en même temps, l’eau est aussi un élément qui peut DONNER la mort : ce sont les eaux des inondations dévastatrices qui bouleversent la terre et engloutit tout ce qui vit… la plus célèbre inondation de ce point de vue est celle que nous rapporte l’épisode du fameux Déluge, à l’époque de Noé, qui fait certainement référence à une catastrophe des temps anciens que la mémoire humaine a gardé inscrite jusque dans sa chair.

Ainsi, les eaux sont donc tour à tour vivifiantes et redoutables, mais… elles sont toujours purifiantes, et c’est par ce biais qu’elles vont entrer dans la vie des hommes, non seulement pour irriguer, boire ou à se laver, mais aussi pour les pratiques rituelles. Les eaux sont utilisées pour les ablutions domestiques quotidiennes qui assainissent les corps, mais aussi purifie spirituellement les personnes et les objets.

Les rites d’ablution tiennent aussi une grande place dans la vie cultuelle, et notamment dans tout ce qui touche aux sacrifices de la Torah de Moïse. La consécration des prêtres, par exemple, se fait par un bain d’eau (Ex 29,4) ; quand on nous raconte l’institution des lévites, la purification est faite par une aspersion d’eau (Nb 8,7). On va placer une cuve à l’entrée de la Tente de la Rencontre pour bien marquer qu’il faut se purifier quand on s'approche de Dieu (Ex 30,18-21). Plus tard, dans le Temple de Jérusalem, le jour des Expiations, , le Grand-Prêtre devra effectuer des ablutions d’eau particulières. Et beaucoup plus tard encore, au début de l’ère chrétienne, Jean-Baptiste proposera le baptême de repentance, c’est-à-dire une plongée dans les eaux du Jourdain. Et ce sera le toujours ce même rite d’eau qui deviendra le baptême chrétien, qu’on ne peut comprendre qu’en reprenant tout ce que l’Ancien Testament dit à propos des eaux : le baptême fait passer l’homme avec Jésus dans les eaux de la mort, pour en resurgir avec Lui, dans la résurrection. Ainsi, le chrétien n’est pas celui à qui DIEU épargne la mort mais celui qui, par son Fils Jésus, traverse victorieusement la mort.

Donc on voit bien que l’eau est un élément éminemment spirituel ! Et même, on peut dire que, de la même manière qu’elle est associée à la Parole de DIEU, l’eau est intimement associée à l'Esprit de DIEU, au point que dès la Genèse, on nous dit que l’Esprit de DIEU planait sur les eaux ; et à l’autre bout, l’Apocalypse nous dit  : « L’Esprit et l’Épouse disent : « Viens ! » Celui qui entend, qu’il dise : « Viens ! » Celui qui a SOIF, qu’il vienne. Celui qui le désire, qu’il reçoive l’eau de la vie, gratuitement. » Vous entendez ? On a là une vaste inclusion qui nous dit que si l'eau est source de vie, c’est qu’elle est intimement liée à l’Esprit de DIEU.

Tout cela, l’AT le perçoit prophétiquement et va donc spontanément associer les eaux et la vie spirituelle. Les eaux, en étant associées à la vie, parlent donc de DIEU ; elles deviennent un signe de sa présence. Du coup, David, dans les Psaumes, va régulièrement faire appel à l’image de l’eau… « Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche, toi, mon DIEU ! » (Ps 42 (41)) ; Vous entendez ? La soif intense exprime ici le besoin spirituel : DIEU est vital pour l’esprit comme l’eau est vitale pour le corps. Elles sont un signe de bénédiction, comme dans le Ps 64(63) : « Tu visites la terre et tu l'abreuves, tu la combles de richesses ; les ruisseaux de Dieu regorgent d'eau : tu prépares les moissons. Ainsi, tu prépares la terre, tu arroses les sillons ; tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies, tu bénis les semailles. Tu couronnes une année de bienfaits ; sur ton passage, ruisselle l'abondance. »

Si on en vient aux prophètes, quand Ezéchiel voit la source d’eaux jaillir du Temple, ces eaux sont celles qui témoignent de l’avènement du Messie : grâce à elles, même les eaux de la Mer Morte sont purifiées, et la terre va pouvoir porter du fruit en surabondance. Quand Jérémie parle de Dieu, il Le présente comme « la source d'eaux vives » (2.13; 17; 13), une formule que va reprendre Jésus avec la Samaritaine, en Jean 4,10 : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. » Ou encore en Jn 7,38 : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! Comme dit l’Écriture : De son cœur couleront des fleuves d’eau vive. » Et puis c’est encore Isaïe, au ch. 55, qui compare la Parole de DIEU à une pluie qui vient féconder la terre : « La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain à celui qui doit manger ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » Pour ne rien dire de la Sagesse de DIEU qui est une eau vivante et vivifiante : « La loi nourrit le juste du pain de l’intelligence et lui donne à boire l’eau de la sagesse. », dit Ben Sirac. Tous ces textes, il faudrait les connaître par cœur !

Alors évidemment, comme on l’a déjà vu, toute cette spiritualité va passer dans le N.T., où l'eau est résolument associée à la Parole de DIEU,  à l’Esprit Saint, à la Vie Éternelle, à la bénédiction ultime accordée par Dieu aux justes qui ont suivi le Christ jusque dans sa mort et dans sa résurrection. Non pas seulement une eau à boire, mais une eau appelée à jaillir du plus profond de l’homme comme Jésus le dit à la Samaritaine, en Jn 4,14 : « Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. » Vous entendez ? Il ne s’agit jamais d’eaux stagnantes. Ce sont toujours des eaux vivantes, fluides, en mouvement. La vie éternelle, c’est un bouillonnement, c’est une source féconde qui ne cessera jamais de jaillir. Et ce jaillissement sera le signe du bonheur. C’est ce que dit l’Apocalypse, au ch. 7 : «  Ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif, ni le soleil ni la chaleur ne les accablera, puisque l’Agneau qui se tient au milieu du Trône sera leur pasteur pour les conduire AUX SOURCES DES EAUX DE LA VIE. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » (Ap 7,16-17).

Cette eau, bien sûr, portera le signe ultime que Jésus lui conférera sur la Croix : au moment où le soldat lui transpercera le cœur, jailliront à la fois le sang et l’eau qui sont, d’une part, le sang versé, signe de la vie déposée librement par le Christ dans la mort, pour la prendre sur Lui et la rendre inopérante ; et comme la mort est le fruit du péché de l’homme, ce péché est aussi rendu inopérant ; et d’autre part l’eau jaillissante, qui est associée à cette mort du Christ par laquelle a été ouverte la source à laquelle seul le Fils pouvait donner accès : la Source invisible du Père. Rappelez-vous : « Le Père est en Moi comme Je suis dans le Père. »

Dès lors, tous ceux qui reçoivent un baptême d’eau au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit reçoivent les fruits de cette eau jaillissant du Cœur du Christ, qui nous associe à sa mort pour rendre inopérant le péché et nous abreuve à la source de la Vie éternelle. À nous par la suite de manifester dans le monde cette victoire de DIEU sur la mort ; de porter la vie reçue de Lui en ce monde et de continuer à y verser cette eau de Vie éternelle, comme le Christ nous l’a demandé : « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples : baptisez-les, c’est-à-dire plongez-les dans l’eau, au Nom du Père, et du Fils et du Sainte Esprit ! »

Je vous remercie.
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