13-03-2022

[Dt] Une Révélation bouleversante

Deuteronomy 7:9-15 par : Père Alain Dumont
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Dans Son amour pour son peuple, YHWH promet des bénédictions multiples à Israël. Mais comment adviennent ces bénédictions ? Quel est leur sens ? Une vidéo bouleversante sur le sens profond de la RÉVÉLATION.
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Citation : mentionner : © Père Alain Dumont, La Bible en Tutoriel, http://www.bible-tutoriel.com/ + titre de l'article
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Bonjour,

Nous poursuivons notre lecture du ch. 7 du livre du Deutéronome, à partir du v. 9. Littéralement, on lit : « Tu connais que YHWH, ton ‘ÈLoHîM, c’est Lui l’‘ÈLoHîM, le ‘ÈL véritable » qui garde l’Alliance et la Miséricorde pour ceux qui L’aiment d’élection, pour ceux qui gardent ses commandements pour mille générations. » (Dt 7,9) Véritable au sens de « digne de foi », de la racine ‘âMaN. Un peu comme Jésus qui, dans l’Apocalypse de saint Jean, déclare : « Voici ce que dit le ‘ÂMéN, [c’est-à-dire] le témoin digne de foi et véritable, le Principe de la création d’‘ÈLoHîM ! » (Ap 3,14) On reconnaît les mêmes intonations.

Alors posons-nous la question : quelle est cette CONNAISSANCE à laquelle accède YiSseRâ’éL, de l’intérieur de l’Élection ? Eh bien ce n’est rien de moins que la CONNAISSANCE qui préside au Décalogue. Maintenant on sait qu’il ne s’agit pas pour YiSseRâ’éL d’aimer YHWH “pour” être aimé de Lui, mais bien l’inverse ! Il s’agit de choisir d’aimer YHWH PARCE QUE YiSseRâ’éL est aimé de Lui, est CHOISI, ÉLU par Lui ; appelons-ça come on veut. YHWH s’est ÉPRIS de YiSseRâ’éL, disait le v. 7. Voilà la CONNAISSANCE dont il est question. Et c’est une connaissance prodigieuse ! Il suffit pour s’en rendre compte de se référer à notre propre expérience : qu’y a-t-il de plus gratifiant, de DIRE à l’autre « je t’aime », ou de nous ENTENDRE DIRE, en réponse à notre amour, « je t’aime » ? De s’entendre dire « Je t’aime », évidemment ! Parce que ce « Je t’aime » nous introduit à une CONNAISSANCE que nous ne savons pas produire pour nous-mêmes ! Chaque fois que l’être aimé répond à notre amour par ces mots : « je t’aime ! », se produit un miracle : on se sent pousser des ailes ! À chaque fois, c’est nouveau et on ne s’en lasse jamais ! Dit autrement, quand celui ou celle que j’appelle à m’aimer prononce ces mots à mon égard : « Je suis épris de toi », c’est CHAQUE FOIS une RÉVÉLATION, dont j’ai tellement besoin dans la mesure, encore une fois, où je ne sais pas me dire ces mots à moi-même. Ainsi en va-t-il, en ce sens, de ce qu’on appelle la RÉVÉLATION biblique, donc la RÉVÉLATION divine.

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Mais allons plus loin : Franz Rosenzweig, dans L’Étoile de la Rédemption dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois tellement son ouvrage a inspiré la philosophie du XXe et du XXIe siècle ; Franz Rosenzweig donc disait que les véritables mots de l’amour ne consistent pas en l’affirmation « Je t’aime », mais en la supplique : « Aime-moi ! » C’est une merveilleuse intuition ! Dire : « Je me suis épris de toi », ce n’est pas dire : « Je t’aime », mais « Aime-moi ! », « Est-ce que tu veux bien répondre à mon amour ? » ; c’est dire : « Mon amour pour toi me rend vulnérable devant toi puisque je ne sais pas, par moi-même, donner de réponse à ma supplique ! » Autrement dit, l’amour d’élection, le vrai, ne consiste pas à affirmer l’élan que j’ai vers l’autre, mais à lancer vers l’autre un APPEL qui, s’il y répond, nous fait trouver à tous les deux, du cœur de la communion singulière qui dès lors nous unit, les ressources dont nous avons besoin pour exister à plein, ensemble ! C’est absolument fantastique, mais quelque part, c’est terrible, parce qu’on s’aperçoit que l’individualisme n’existe juste pas ! Et nombreux sont ceux qui ne supportent plus l’idée de devoir en passer PAR UN AUTRE qu’eux-mêmes pour exister !

Enfin quoi qu’il en soit, ce qui est encore plus surprenant, c’est la RÉVÉLATION que cet appel, de manière totalement improbable, constitue l’ÊTRE MÊME de YHWH ! — « Aime-moi ! » — Voilà ce qui revêt le nom de RÉVÉLATION, de DÉVOILEMENT, c’est-à-dire en fait : d’APOCALYPSE. YHWH ne se révèle pas tant dans l’affirmation qu’il nous aime, que dans la FAIBLESSE dans laquelle Le plonge cet amour d’élection ! Wow ! Voilà l’APOCALYPSE !

Donc dès l’Ancien Testament, la RÉVÉLATION manifeste un DIEU qui se rend vulnérable au point de DÉPENDRE de la réponse d’amour de l’homme ; et plus précisément ici de DÉPENDRE de la réponse d’amour de YiSseRâ’éL. YHWH, dans la TORâH, se révèle d’emblée MENDIANT, et c’est cet état de MENDIANT qui confère à cet Être sa TOUTE-PUISSANCE. La toute-puissance révélée par la TORâH est celle d’une LIBERTÉ ABSOLUE qui refuse de manipuler qui que ce soit, en n’étant elle-même qu’un pur élan d’amour ; qu’un pur CRI lancé comme un trait à travers toute la création : « Aime moi ! », et auquel seul l’homme sait potentiellement répondre, parce que créé à l’Image de YHWH, il est la seule créature douée de Parole, capable de RÉPONDRE. Or dès que la réponse favorable est donnée, voilà que la Création est renouvelée : renouvelée dans son élan pour porter des fruits d’éternité, dans la puissance d’une Alliance par laquelle YHWH s’est attaché à l’homme pour lui confier de porter la Création jusqu’à ses sommets les plus élevés.

Alors poursuivons encore sur ce chemin, parce que nous sommes vraiment là sur une question essentielle : La TORâH nous enseigne que prononcer ces mots : « je t’aime » sera pour nous TOUJOURS une RÉPONSE à l’espérance d’un autre, et jamais une injonction première ! Et allons ici jusqu’au bout : si jamais ces mots devenaient une injonction première, ils trahiraient potentiellement un amour pervers qui se donne pour objectif de mettre la main sur celui ou celle qu’il désignent comme objet de cet amour ! Par peur d’une réponse négative à sa supplique, le pervers devance toute réponse possible en se saisissant de l’être aimé, et en en faisant son esclave, tout en lui disant « Je t’aime » ! C’est terrible !

Seule donc la supplique « Aime-moi, parce que je me suis épris de toi, parce que je t’ai élu(e) », seule cette supplique qui s’en remet intégralement à la réponse LIBRE de l’aimé(e) est donc digne de foi ! Et dès lors que la réponse positive est formulée, voilà que LES DEUX, le fiancé et la fiancée, YHWH et YiSseRâ’éL, s’en trouvent grandis, confortés, apaisés, fortifiés pour aller de l’avant, partir ENSEMBLE à l’aventure.

Alors certains pourront s’effaroucher : YHWH ne peut pas être grandi de la réponse de l’homme, puisqu’il est Dieu et qu’en tant que tel, il est parfait ! Oui, du point de vue de la théodicée, de la Philosophie qui tente d’expliquer ce que dieu peut signifier pour la RAISON humaine, comme ce fantasme de perfection au regard d’un monde qui, lui, est ressenti comme imparfait à cause du mal qui semble y régner. Et c’est une vraie question, que vient précisément bousculer la TORâH : YHWH n’est pas “parfait” au sens où il serait tout-puissant façon philosophique ! C’est en tant qu’il n’est qu’AMOUR qu’il est tout-puissant ! Or la Toute-Puissance de l’amour ne consiste pas a avoir tout cadré d’avance, mais à être ouvert à TOUS LES POSSIBLES. Il y a une ouverture en YHWH qui est infinie, et pour qui veut bien s’attacher à Lui en répondant à son appel d’amour, tous ces possibles composent des milliards de milliards de combinaisons de BÉNÉDICTION virtuelles que YHWH se réjouit de voir germer au fil d’une histoire sur laquelle Il refuse définitivement de mettre la main !

Voilà donc LA RÉVÉLATION, offerte à tous ceux qui acceptent de rentrer dans le jeu de l’amour d’élection ; YHWH, le DIEU LIBÉRATEUR, se présente à eux comme un MENDIANT, le cœur battant, dans l’espérance de leur réponse positive pour que s’ouvre enfin l’aventure que seule autorise la COMMUNION entre deux amours parvenus à l’unisson. Dans l’autre cas, celui d’une réponse négative, eh bien c’est la Croix… la Croix comme l’accomplissement ultime, absolu de ce positionnement d’un amour d’élection qui REFUSE irréductiblement de tomber dans la perversion de la convoitise qui consiste à obliger l’autre à aimer.

Rien de tout ça, donc, en YHWH, et c’est là, je pense, qu’on touche du doigt l’importance cruciale de la RÉVÉLATION. Il ne s’agit en rien d’une connaissance ésotérique, mais d’une mise en lumière POUR TOUS d’un AMOUR dont le mot ultime, face au refus de l’homme de le considérer, va s’exprimer en Jésus sur la Croix où YHWH en personne va monter librement pour nous rejoindre ultimement sur le chemin de la malédiction pour nous dire : « Allez, relève-toi ! Aime-moi ! Tout est encore possible ! » C’est ce qu’on appelle la MISÉRICORDE, on va le voir dans un instant.

Quand on a compris ça, mais comment peut-on encore croire que YHWH veuille nous “punir” en nous envoyant des tuiles en représailles ? Les effets de nos fautes, en retombant immanquablement sur nous, se suffisent amplement à eux-mêmes ! Ils témoignent par eux-mêmes du chemin de malédiction sur lequel nous nous sommes témérairement engagés… et sur lequel, parce qu’Il ne cesse de faire retentir sa supplique, YHWH vient planter la Croix ! Wow !

J’espère en tout cas qu’on comprend mieux comment l’épisode de la Passion du Christ ne peut en fait s’exprimer que parce que la TORâH lui aura préparé le chemin en manifestant que la RÉVÉLATION divine est la mise au jour d’un AMOUR d’élection, pur de toute perversion, et dont la seule expression est : « Aime YHWH de tout ton cœur ! », « Aime-Moi ! ». Non comme un ordre mais comme une supplique ! Une supplique divine qui fait toute la différence entre YHWH, le DIEU de la TORâH, et les idoles ; entre YHWH et le dieu des philosophes, quels qu’ils soient.

En tout cas, voyez, revenir aux paroles de la TORâH, c’est toujours se mettre en position d’entendre la voix de YHWH comme une RÉVÉLATION. C’est donc se mettre en position pour une part FILIALE, et d’autre part NUPTIALE ! Dans un cas comme dans l’autre, que je le veuille ou non, je consens à ne pas tout savoir ; je consens à ne pas être à l’origine de tout, ne serait-ce qu’en amour puisque redisons-le : je ne sais pas me donner à moi-même les paroles qui m’apprennent que je suis attendu. Et si par malheur nous nous avisons de nous blaser de cette RÉVÉLATION par laquelle YHWH nous fait CONNAÎTRE cet Amour mendiant, alors c’en est fini de l’espérance, parce que c’en est fini de la foi ! Le danger est terrible pour celui qui répond sans arrêt : « je sais, je sais ! » ; parce qu’arrivera immanquablement le moment terrifiant où il se verra obligé de dire : « Si j’avais su… » !

C’est précisément en ce sens que le v. 10 avertit de malédiction ceux qui « haïssent » YHWH. Alors comme tel, le propos peut choquer, mais regardons l’hébreu : on a ici le verbe ShâLaM, qu’on traduit par ‘rétribuer’, ‘payer de retour’, ‘riposter’, voire même ‘user de représailles’…  Mais ce verbe dit d’abord ‘mener à son accomplissement’, ‘mener jusqu’au bout’. Donc Moïse ne parle pas ici d’un Dieu qui punirait : il dit que YHWH validera jusqu’au bout la démarche des haïsseurs ; et si c’est leur choix, in fine, après avoir mis tout en branle pour les appeler, Il les laissera se rendre définitivement prisonnier de la mort. Ce n’est donc pas qu’il les fasse périr, mais YHWH laisse celui qui s’enferme dans le refus d’être aimé, aller sur le chemin de la malédiction et de la mort si tel est son choix. Ses actes mortifères rejailliront en toute justice sur lui : où est le problème ? Saint-Augustin disait qu’une manière pour Dieu de punir le pécheur, c’est de lui accorder ce qu’il demande… C’est un peu ça ! Maintenant, le texte fonctionne comme une alarme : un pécheur averti en vaut deux : nous connaissons les conséquences d’un choix mortifère, mais sachant ça, le v. 11 va néanmoins exhorter à suivre le chemin de la bénédiction et de la vie ! Comme dira le ch. 30 : les deux chemins sont devant toi, et il n’y a pas de chemin médian. À l’homme de choisir. Et Jésus ne dira pas autre chose, à sa manière : « Nul ne peut servir deux maîtres : ou bien en effet il haïra l’un et aimera l’autre ; ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et MâMON. » (Mt 6,24).

Alors pour comprendre la suite, on va faire un peu d’exégèse. Début du v. 12, sans crier gare, apparaît la seconde personne du pluriel… « Tu garderas le commandement que Je te donne aujourd’hui. Et il arrivera, après que vous aurez écouté ces jugements, les aurez gardés et les aurez faits, que YHWH gardera l’Alliance et la Miséricorde qu’Il a jurées à tes pères ! » (Dt 7,11-12) On pourrait très bien passer du v. 11 à la seconde moitié du v. 12 : « Tu garderas le commandement que Je te donne aujourd’hui […] et YHWH, ton ‘ÈLoHîM, gardera pour toi l’alliance et la fidélité qu’Il a jurée à tes pères. » (Dt 7,11.12b). Ça fonctionne. Ce qui suggère qu’un rédacteur a tenu à intercaler la première partie du v. 12 : « Et il arrivera etc. », non pas tant pour expliciter la dimension conditionnelle de la rétribution que pour allumer un éclair prophétique. Il n’a pas inventé ce bout de phrase ; elle était sûrement disponible dans la mémoire, et il l’a inséré sans se donner le droit d’harmoniser le singulier et le pluriel d’une proposition à l’autre. Voilà : cette parole existe ; elle trouve ici sa vraie place ; on l’insère telle qu’on l’a apprise. Point. C’est comme ça à l’époque, et ça ne manque pas d’intérêt !

Ceci dit, cette incise commence par : WeHâYâH, « Et il arrivera ». Voilà une expression que les prophètes utilisent assez souvent pour signifier l’accomplissement de ce qu’ils annoncent. Par exemple chez HOShé“a / Osée : « וְהָיָ֤ה בַיּוֹם־הַהוּא » — WeHâYâH BaYOM HaHOu : « Et il arrivera en ce jour-là — oracle de YHWH — que tu M’invoqueras comme “mon Époux” et tu ne M’invoqueras plus comme “mon Ba“al” — c’est-à-dire mon Maître —. » (Os 2,18). On pourrait trouver des dizaines d’autres exemples, mais en attendant, tout à coup, on découvre que ce verset n’est pas une sentence conditionnelle : « Si tu fais ceci, tu auras ça ! », mais une PROPHÉTIE : « Si tu gardes les commandements, TU VERRAS — et voilà la prophétie — Tu verras que YHWH garde l’Alliance ; tu entendras Son appel : « Aime-moi ! » et tu sauras comment répondre et tu découvriras que tu es béni ! Et cette bénédiction rejaillira sur tes pères, on va le voir dans un instant.

C’est sûr que ça colore différemment ce qui suit, parce que ça ne place plus les bénédictions de l’Alliance comme une récompense, mais comme le canal par lequel YHWH fait fructifier l’Alliance. C’est la parabole du semeur, si vous préférez. Les commandements sont essaimés un partout comme autant d’APPELS — « Aime Moi ! » —, et là où ils sont reçus par une bonne terre, une terre travaillée, rendue disponible à la RÉVÉLATION de YHWH, alors Moïse le promet au nom de YHWH : les fruits surabonderont !

Du coup, alors que suite à la faute des pères, le peuple a fait l’expérience de la malédiction dans l’Alliance — 40 ans dans le désert, c’est-à-dire une génération entière —, par la fidélité des fils, aujourd’hui, voilà que les bénédictions sont redonnées et, on vient de le dire, rejaillissent sur les pères ! On est là au cœur de toute la prophétie biblique, et de l’âme juive, avec ce sens de l’observance inscrit au plus profond de l’être. Écouter YHWH ne consiste pas seulement à observer le droit, mais à faire en sorte que la vie reçue, la bénédiction ne concerne pas uniquement l’individu, mais tous ceux que cet individu porte avec lui, : sa descendance bien sûr, mais aussi son ascendance, toute infidèle qu’elle eut pu être vis-à-vis de la TORâH. Alors là évidemment, ça fonde la conception catholique de la prière pour les défunts. Il ne s’agit pas d’une incantation : « Aie pitié de nos défunts ! », mais de l’assurance qu’en vivant dans la fidélité à YHWH, en répondant à sa supplique d’amour qui a résonné singulièrement en Jésus Christ, cette réponse rejaillit sur nos défunts, quand bien même ils auraient été infidèles. Parce que ces défunts sont nos pères, ils sont en attente — dans le Shéol, tout simplement, qu’on peut appeler le purgatoire si on veut, mais attention à tous les fantasmes qui sont associés à ce terme — Donc parce que ces défunts sont nos pères, parce qu’ils nous sont charnellement liés, ils sont en attente de NOTRE RÉPONSE d’amour, de sorte que la bénédiction rejaillisse sur eux, grâce à la MISÉRICORDE d’un Dieu qui ne se dédie jamais tant qu’il est encore temps ; et qu’ENSEMBLE, nous entrions dans le royaume éternel au dernier jour.

Autre point : cette vision de l’appel lancé par YHWH illumine une morale qui consiste, en se fondant sur la Bible, non pas à « faire le bien », mais à RÉPONDRE positivement jusqu’au bout à l’amour d’élection dont nous sommes l’objet et qui fait de nous des êtres RESPONSABLES ; des hommes et des femmes QUI RÉPONDENT et DONT l’Église RÉPOND devant YHWH : « Voilà, il est des nôtres ! C’est un vrai fils d’Israël qui se met au service de la justice ! » ; ou « C’est un vrai chrétien qui se met au service de la charité ».

Là, on est vraiment au cœur du cœur de l’HUMILITÉ ! « Je ne suis pas celui qui décide par lui-même ce qui est bien ou mal, selon mon point de vue. Je suis un homme ou une femme qui se met à l’écoute de la TORâH et des Évangiles pour répondre à un APPEL qui me précède, un APPEL vivant qui me met au service de la VIE ! Et grâce aux prophètes, on sait que l’observance de la TORâH, par la RÉPONSE qu’elle constitue, mène à la COMMUNION avec YHWH, de sorte que se déploie sa Miséricorde dans le concret de l’existence. La Miséricorde, c’est ce regard que pose YHWH sur moi ; un regard qui ME PARLE et qui me RELÈVE si je suis tombé : « Je sais que tu es tombé, mais est-ce que tu veux bien m’aimer malgré tout ? — voyez ? l’amour de YHWH ne se détourne pas : il s’offre toujours à aimer, voilà la Miséricorde ! — Ta RÉPONSE d’amour est toujours possible, et c’est elle qui te relèvera ! ». Là, quand cet appel résonne, ça “parle” en moi : quelqu’un m’appelle, et ça me relève, je sens que je suis BÉNI, je sens que J’EXISTE !

Et c’est là tout l’enjeu des MÉMORIAUX qu’évoquent les v. 13 à 15. Les offrandes à partir desquelles l’homme s’élève vers YHWH ne sont efficaces que si elles sont la MÉMOIRE de l’amour premier de YHWH — « Aime-moi ! » — auquel l’homme se fait fort de RÉPONDRE et à travers quoi s’ouvre pour lui le chemin de la vie et de la bénédiction.

Seulement là encore, attention : ces v. 13 à 15 ne parlent pas de magie ! YHWH n’est pas ce petit chef qui, parce qu’il est content de l’amour qu’on lui rend, claque des doigts pour octroyer des croquettes à ses toutous ! Sur le sol que tu vas conquérir, dans l’énergie que procure ta RÉPONSE à Mon amour, tu vas te mettre au travail ! Tu vas exploiter le potentiel du sol dont tu vas hériter, et tu verras tout ce dont cette terre est prometteuse ! Tu vas travailler et tu trouveras les remèdes qui guériront tes maladies — c’est dans le texte —, alors que les autres peuples, eux, seront emportés par n’importe quelle plaie dans la mesure où ils ne sauront pas où trouver l’énergie de se relever ; alors que toi, si !

C’est valable jusqu’à aujourd’hui, on l’a déjà évoqué par ailleurs : Vous mettez des Bédouins sur ce sol, et deux millénaires plus tard, rien n’a changé ; le sol s’est même détérioré à force de n’être pas travaillé. Vous y plantez une communauté juive, et dix ans plus tard, ce même sol devient un coin de paradis parce qu’il y a cet APPEL, cette ÉLECTION inscrite dans sa chair à laquelle nos frères Juifs se font forts de RÉPONDRE ! On peut aussi penser aux moines du Moyen-Âge qui, toujours pour répondre à l’Appel de YHWH par la médiation du Christ Jésus, ont assaini des millions d’hectares marécageux pour offrir à l’Europe ses sols parmi les plus fertiles ! Tout était là, potentiellement, mais il y fallait le travail de l’homme dont l’élan s’enracine dans la TORâH, dans l’Appel de YHWH à l’aimer et à obéir à sa parole de vie, bref à sa RÉVÉLATION ! Et la bénédiction a été surabondante !

Allez, pour terminer par un sourire : les Chinois ont quelque part compris cette dynamique. Il n’est rien de dire que la Chine compte les esprits les plus laborieux de l’humanité, et ils ne comprennent pas pourquoi YiSseRâ’éL, le plus petit de tous les peuples, leur dame le pion dans tous les domaines ! Du coup, que fait la Chine, la plus grande de toutes les nations ? Elle rend visite à YiSseRâ’éL, comprend que son ressort le plus puissant est l’étude du Talmud — qui réfléchit aux moyens, pour YiSseRâ’éL, de RÉPONDRE à l’appel de la TORâH — Ces Chinois décident alors de revenir chez eux et de monter des centres d’études juives pour avoir leur part de bénédiction ! D’où ces Talmud Business Hotel qui fleurissent un peu partout, comme à Taichung, qui se décrivent ainsi sur leurs sites : « Dans chaque chambre, vous trouverez une copie du Talmud-Business Success Bible pour que chacun puisse faire l’expérience de la voie du Talmud vers le succès. » Et peut-être que certains rencontreront YHWH par ce biais… pourquoi pas ? Comme quoi on n’a pas fini de rigoler !

Enfin voilà. On s’arrête là pour cette fois. Prenez le temps de relire ces quelques versets et de les laisser vous convaincre d’écouter l’appel de YHWH ; d’inscrire cet appel dans votre cœur pour choisir d’y RÉPONDRE en vérité et découvrir à quel point vous êtes BÉNI(E)S, vous et votre famille, vous et votre peuple — l’Église pour les chrétiens.

Je vous remercie.
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