17-12-2014

[Gn] 9 - Un fils pour l'an prochain (1/2)

Genèse 18 par : Père Alain Dumont
À Mambré, trois mystérieux personnages viennent visiter Abraham. Attention : Vu l’importance du chapitre, l’intervention est un peu plus longue que d’habitude. Nous avons donc été contraints de la scinder en deux.
Rubrique :Abraham
Duration:7 minutes 46 secondes
Transcription du texte de la vidéo :

(Voir la vidéo : http://www.bible-tutoriel.com/un-fils-pour-l-an-prochain-partie-1.html?mode=watch )

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Pour une citation, mentionner : © Père Alain Dumont, La Bible en Tutorielhttp://www.bible-tutoriel.com/ + titre de l'article

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Bonjour, 

Nous poursuivons notre lecture.

L’Alliance a été conclue entre DIEU et Abram,
La circoncision a inscrit cette Alliance dans la chair, le lieu où l’homme éprouve et transmet la VIE,

Vous vous souvenez :
– Abram (à 99 ans) est devenu AbraHam : père d’une multitude / Saraï (à 75 ans) est devenue SaraH, princesse.
– DIEU a promis à Abraham une descendance, mais il doute — on le comprend — que Sarah puisse donner un fils dans sa vieillesse.

Survienent alors deux épisodes marquants de l’histoire d’Abraham, en l’espace d’une journée.

Tout d’abord à Midi.
Abraham a établi ses tentes dans la vallée de Mambré, en dehors des murs de la ville. Il fait chaud, de ces chaleurs qu’on connaît dans cette zone déjà bien désertique. À ce moment du jour, il n’y a que les touristes qui sont dehors ! Tout le monde est réfugié sous la tente en attendant des températures plus clémentes !

Et voilà qu’Abraham lève les yeux. Était-il endormi ? Toujours est-il qu’il ne les a pas vu venir ! Ils apparaissent de nulle part. On ne dit ni d’où ils viennent, ni où ils vont, alors que depuis le début de l’histoire, on sait d’où sont et où se dirigent tous les personnages ! C’est d’autant plus étrange que, dans ces contrées, on voit venir les gens de loin ! Cette fois, rien : trois hommes sont debout près de lui. Manière de dire qu’ils sont de nature différente de toutes les rencontres qui ont précédé.

Abraham alors se prosterne : non qu’il les adore, mais c’est une coutume orientale de salutation lorsqu’on rend hommage à quelqu’un.

Et comme toujours, quand des hôtes surgissent, il faut les recevoir. C’est un des caractères essentiel des sociétés traditionnelles — le don et le contre don de Marcel Mauss — : recevoir l’hôte par un débordement de mets, c’est l’inviter à faire la paix ! On connaît tous cette surenchère des familles d’Afrique du nord : accueillir quelqu’un, c’est rivaliser dans la quantité et la qualité du repas. Et quand on rend l’invitation, la surenchère se poursuit. On préfère se mettre en dette avec un voisin ou la famille plutôt que de ne pas pouvoir recevoir avec surabondance.

« Seigneur, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, je t’en prie, ne passe pas loin de ton serviteur ! Qu’on apporte un peu d’eau ; lavez-vous les pieds— première chose que l’on fait dans ces pays où l’on marche pied nu ou en sandales — puis étendez-vous sous l’arbre. Je vais prendre un morceau de pain — le pain est le met de l’accueil par excellence : souvenons-nous de Melkhisedeq —. Réconfortez-votre cœur, ensuite, vous passerez plus loin puisque vous êtes passés près de votre serviteur. » Ils dirent : « Fait ainsi que tu l’as dit ».

Mais il ne s’arrête pas là : il fait faire des galettes par Sarah, et cours tuer un veau tendre pour le faire apprêter ; il prend du lait caillé — fromage blanc, plus stable que le lait — et offre le tout aux hôtes, sous l’arbre.

Là encore : importance du Rite. Le Rite dit la relation, met en relation. C’est en partageant le repas que les choses essentielles sont partagées, comme une nourriture ! Or, enfin, la promesse de la naissance d’Isaac est reformulée : ce sont des messagers du DIEU de l’Alliance. Des « anges » — Angelos = messager —. C’est à cet épisode que l’auteur de l’épître aux Hébreux dira : « N’oubliez pas l’hospitalité ! C’est grâce à elle que, sans le savoir, certains ont hébergé des anges ! » (Hb 13,2).