09-10-2016

[Lv] 14 - Manger pour élever

Levitique 9:1-24 par : le père Alain Dumont
Le ch. 9 du Lévitique nous fait entrer dans le huitième Jour. Moïse et ‘AHaRoN bénissent le peuple, la Gloire de YHWH apparaît et voilà qu'un feu vient "manger" les offrandes ! Étrange...
Mais que veut dire "manger" en hébreu ?
Duration:25 minutes 20 secondes
Transcription du texte de la vidéo :
(Voir la vidéo : http://www.bible-tutoriel.com/manger-pour-elever.html)
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Citation : mentionner : © Père Alain Dumont, La Bible en Tutoriel, http://www.bible-tutoriel.com/ + titre de l'article
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Bonjour,

« Le huitième jour… » Voilà comment commence le ch. 9 du livre du Lévitique que nous lisons aujourd’hui, or un huitième jour, dans la Bible, ça n’est jamais anodin. Le huitième jour est toujours le 1er jour d’un nouvel ordre. Le meilleur et le premier exemple est celui de la Création : en Gn 1, le monde est créée en 6 jours suivis du ShaBaT du Créateur, mais, dit la tradition orale, c’est en vue du Huitième jour dont les sept premiers sont la préparation ; le jour de la rencontre nuptiale entre ‘aDâM et YHWH. Sauf que le péché originel vient comme bloquer le 7e jour sur lui-même de sorte que la Création est depuis lors en attente de l’avènement de ce 8e Jour. Dans le même ordre d’idées, le ch. 12 ordonnera bientôt qu’un enfant mâle du peuple d’Israël soit circoncis le 8e jour après sa naissance, ce qui signifie qu’avec cette circoncision, l’enfant entre dans une nouvelle ère de vie : celle de l’appartenance à l’élection, une élection inscrite dans sa CHAIR, donc ineffaçable et qui fait de lui un ‘âDâM disposé à la rencontre nuptiale avec YHWH. On y reviendra. Autre exemple : quand, à l’autre bout de la Bible, les Évangiles rapportent que Jésus ressuscitent un 8e jour, automatiquement, les auditeurs comprennent qu’il se pourrait bien que ce soit le Jour de l’accomplissement du projet créationnel de YHWH, le commencement d’une nouvelle ère : l’ère messianique. Bref ! En tout cas ici, c’est le sens : pendant 7 jour, les prêtres ont été investis par Moïse et par YHWH, donc ce huitième jour est le premier d’une nouvelle ère : l’ère du sacerdoce lévitique, et donc l’ère du MiShKâN.

Tout ce que va faire la suite sera de rattacher le sacerdoce lévitique à Moïse. Pourquoi ? Parce que Moïse — et à travers lui, YHWH — est le fondement des fondements, on l’a suffisamment dit lors de la dernière vidéo ! Et quand plus tard, Jésus se référera à Moïse, ce sera pour les mêmes raisons fondatrices. Maintenant, pour ce faire, la figure de Moïse va S’EFFACER totalement devant celle de ‘AHaRoN. Dès que les sacrifices du Sanctuaire commencent avec le Grand-Prêtre institué, Moïse s’EFFACE. Alors attention : s’il s’efface, ça n’est pas pour disparaître mais pour habiter plus pleinement la MÉMOIRE de la Communauté : « Il est bon pour vous que je m’en aille », dira Jésus en ce sens en Jn 16, v. 7. Ça c’est une expérience anthropologique : quand un être aimé disparaît, c’est le moment où sa mémoire nous imprègne au plus profond de notre CHAIR, alors que jusqu’à présent, sa présence extérieure semblait suffire à nous rassurer ; mais non : il faut à un moment recueillir ce que cette présence a semé dans notre mémoire, et ce moment, c’est sa mort. C’est très mystérieux. Alors Moïse ne meurt pas ici, mais il s’EFFACE de la vie du MiShKâN afin d’être présent dans la MÉMOIRE CHARNELLE du culte. Moïse devient comme l’ÂME de ce culte, ce qui l’anime en profondeur et ne pourra jamais lui être retiré ! Comprenez bien : si Moïse devait être présent de corps pour que le culte vive, sa mort signerait celle du culte ! Mais si Moïse est d’ores et déjà présent en forme de MÉMOIRE, cette mémoire devient perpétuelle et le culte avec elle ! Éventuellement le culte pourra être interrompu, mais sa mémoire étant sauve, il pourra reprendre dès que les conditions le permettront !

Ce qui veut dire que dans ce ch. 9, c’est autant la prise de fonction de ‘AHaRoN et de ses fils que l’EFFACEMENT de Moïse qu’il faut contempler, mais un effacement qui laisse évidemment une empreinte ! Alors allons plus loin : cet effacement de Moïse relève de la même dynamique que l’effacement de YHWH au terme des 6 jours de la Création = cet effacement ouvre un espace de LIBERTÉ : le 7e jour de la Création, DIEU se retire pour laisser à l’homme le soin de mener la Création à son accomplissement. Or vu la proximité entre Moïse et YHWH, on peut lire son effacement dans la même dynamique : c’est comme s’il disait à la Communauté : « Voilà : tout est entre vos mains. À vous maintenant de faire fructifier ce culte ». Cet espace de LIBERTÉ est donc un espace de responsabilité où l’homme découvre qu’il n’est ni un esclave, ni un robot, mais essentiellement un être convoquer à exister PAR SA LIBERTÉ qui rend LIBRE ; une LIBERTÉ qui ne consiste pas à faire n’importe quoi sous prétexte qu’il n’y aurait plus de limite à rien mais une liberté qui consiste à CHOISIR LA VIE. C’est très difficile à comprendre pour nos contemporains qui pensent que la liberté se réduit au libre-arbitre pur et simple. Je suis libre si je peux choisir indifféremment de faire le bien ou de faire le mal. Alors d’abord la question ne se pose JAMAIS en ces termes, puisque notre volonté ne peut JAMAIS choisir le mal, on l’a déjà dit et redit au cours de ces vidéos. En réalité, il s’agit de choisir entre faire le bien et SE faire du bien à soi. Et si se faire du bien doit passer par un mal, alors là, oui, je choisis le mal par le biais du bien que je ME procure. Une telle pseudo-liberté qui entend utiliser l’autre pour assouvir ses désirs n’a rien de biblique !

Que fait ici Moïse ? Il se retire donc LIBREMENT, non évidemment sans avoir tout donné, tout livré — et à travers lui encore une fois, c’est YHWH qui livre tout pour ouvrir aux Fils d’Israël l’espace de liberté par lequel ils vont pouvoir, grâce au culte, tenir leur place de peuple SAINT, à part, au milieu des nations. Et là, Moïse se présente comme un MAÎTRE : MoShé RaBéNOu, comme l’appellent les juifs, Moïse notre Maître. Vous voyez ? Un Fils d’Israël porte cette présence de Moïse jusque dans les fibres les plus intimes, dans la CHAIR de sa mémoire. Et tout ce qu’on appelle l’économie des Offrandes, c’est-à-dire la réglementation du culte ne tient que par cette conscience d’avoir TOUT REÇU de Moïse, qui lui-même portait la mémoire de son peuple à travers le secret transmis de génération en génération depuis Joseph-Aménophis, et par lui jusqu’à Jacob, Isaac et Abraham.

Bien. Alors avec tout ça, on lit paisiblement ce chapitre sans plus être surpris par les rituels. Les prêtres nouvellement consacrés vont officier pour la première fois en offrant quasiment toutes les offrandes — sauf celle pour les délits —, pour eux-mêmes d’abord (v. 8 à 14) et pour la communauté ensuite (v. 15 à 21). Les v. 1 à 7 décrivent pour leur part les préparatifs de la cérémonie.

Ceci dit, tout n’est pas absolument calqué sur les prescriptions des ch. 1 à 7 puisqu’on voit apparaître le bélier qui normalement était requis pour les offrandes de délits, alors que là, ils sont offerts en holocauste par exemple, aux v. 2 et 4, mais bon. Le v. 6 est important : « Vous le ferez pour qu’apparaisse la Gloire de YHWH. », et de fait, à partir du v. 22, on a une magnifique conclusion : une fois pratiquées toutes les Offrandes, ‘AHaRoN lève les mains vers le peuple en signe de bénédiction, il pénètre avec Moïse dans le Tabernacle, dans le MiShKâN et ils ressortent en bénissant le peuple à nouveau — toujours les mains levées, de sorte que la Gloire de YHWH apparaît — la tradition veut que ce soit la SheKhiNaH, la colonne de nuée si vous voulez —. Alors avant d’aller plus loin, regardons bien : la Gloire n’apparaît qu’après l’entrée et la sortie de Moïse et ‘AHaRoN du MiShKâN, ce qui veut dire que ce ne sont pas les Offrandes qui produisent, ou qui induisent la manifestation de YHWH ! Les offrandes opèrent le rapprochement de la Communauté avec YHWH, mais la venue de YHWH, elle, est souverainement LIBRE : elle vient avec la BÉNÉDICTION prononcée sur le peuple après avoir été chercher, pour ainsi dire, cette bénédiction auprès de YHWH, dans le MiShKâN. C’est par ailleurs ce qu’on va raconter de Zacharie, dans l’évangile de Luc : normalement, après l’apparition de Gabriel dans le Temple, Zacharie aurait dû ressortir pour bénir le peuple, or il est muet… D’où les interrogations du peuple ! Et pour Luc, la bénédiction interviendra à la fin de son évangile, par Jésus ressuscité

Bien. D’autre part, on nous dit que de cette Gloire sort un feu qui MANGE l’holocauste et les graisses déposées sur lui. Je ne sais pas pourquoi les traductions s’évertuent à parler d’un feu qui « dévore » ; sans doute pour mettre un peu de pathos, mais littéralement, le verbe l’hébreu ‘âKhaL signifie tout simplement MANGER. C’est donc un feu qui MANGE, à la différence du feu du buisson-ardent qui, lui, littéralement, ne « mangeait rien » ! On traduit toujours par : « ne se consumait pas », mais c’est dommage, parce que le fait que YHWH ne mange rien au moment du buisson manifeste paradoxalement, à la lumière du Lévitique, que YHWH… JEÛNE ! Surprenant, non ? Et pourtant… voilà qu’on comprend, à la lumière du Lévitique encore une fois, que YHWH, dans le fond, attend le moment où il pourra « manger » aux mêmes repas que son peuple, le repas de l’Époux avec l’Épouse, ce qui ne peut se faire que si le peuple est LIBRE pour participer au repas qui manifeste la relation CHARNELLE qui unit YHWH à la communauté des Fils d’Israël. Et l’on comprend mieux le sens de la requête de Moïse à Pharaon de partir pour offrir des sacrifices au DIEU de leurs pères…

Ceci dit, posons-nous alors la question : qu’est-ce que « MANGER » ? Si c’est simplement « se nourrir », on retombe dans les fantasmes Païens où on sacrifie à la divinité pour la nourrir afin de lui soutirer des faveurs, et on passe à côté du mystère, un mystère qui est tout entier inscrit dans le verbe ‘âKhaL ! Alors attention, parce que là on va jouer avec le mot comme l’hébreu aime tellement le faire ! C’est caractéristique de cette langue ! Le mot ‘âKhaL est composé de la lettre Aleph, dont la valeur numérique est 1 — c’est le chiffre de YHWH —, suivi de KhaL, qui peut aussi se prononcer KoL qui signifie en hébreu TOUT. Donc ‘âKhaL est un verbe qui rassemble l’Un et le Tout — le Tout-en-Un, si vous me passez ce jeu de mot ! Alors ça veut dire quoi ? Il est d’abord impressionnant de voir à quel point L’ACTE DE MANGER habite toute la ToRaH — entre autres, parce que même dans le Royaume des cieux, il sera encore question de manger ! Alors partons du commencement : la faute du premier homme, qui a entraîné toutes les autres, s’appuie précisément sur l’acte de MANGER : Adam va MANGER le fruit défendu de la connaissance du Bien et du Mal. D’autre part, ça n’est pas par hasard que la libération d’Égypte s’exprime par l’acte de MANGER la MaTsaH, au moment de la Pâque. On pourrait multiplier les exemples, mais ces deux-là suffiront. Alors reposons la question : qu’est-ce que MANGER ? Pour comprendre, il faut sortir de la pensée analytique pour entrer dans la pensée analogique de la ToRaH qui pense à partir du MiShKâN. À partir de là, MANGER, c’est transformer un règne inférieur en l’élevant à une condition supérieure. Par exemple : le végétal mange le minéral (l’énergie de l’eau et de la terre) ; l’animal MANGE le végétal et l’homme MANGE l’animal — alors oui, bien entendu, certains animaux mangent aussi des animaux, mais on remarque assez facilement que justement, tous les carnassiers sont impurs au regard de la ToRaH, donc ne peuvent en aucun cas être mangé par un Fils d’Israël, ce qui veut dire que par eux, on ne peut pas mettre en œuvre ce mouvement d’élévation. Donc MANGER, c’est élever un règne vers un autre règne, supérieur au sien, en le transformant radicalement. Dans cette vision, lorsqu’un homme mange un mouton qui a mangé des végétaux qui ont eux-mêmes « mangé », pour ainsi dire, les minéraux, c’est TOUTE la création qui se trouve intégrée en lui, et s’il est un serviteur de YHWH, TOUTE la création se met, à travers lui, à servir DIEU, ce qui n’est rien de moins que le but final de toute la création, et c’est en ce sens que saint Paul affirmera que « La création tout entière attend la révélation des fils de DIEU ». Paul ne parle pas par pure allégorie ! Son discours est CHARNEL autant que la ToRaH, qu’il assume totalement et ne rejette d’aucune manière, est elle-même CHARNELLE. Maintenant, regardons bien : Paradoxalement, le règne supérieur ne peut pas exister sans les règnes inférieurs : la viande donne de la force à l’homme, mais en rigueur de termes, il pourrait s’en passer ; en revanche, il ne peut pas vivre sans manger de végétaux ? Pire encore : il ne peut pas passer de minéraux, ne serait-ce que de l’eau. Donc si le règne inférieur a besoin du règne supérieur pour s’élever, à l’inverse, plus un règne est élevé et plus il a besoin d’un règne inférieur pour exister ! Eh bien voilà l’unité : chaque règne de la création a besoin de l’autre pour exister ou pour s’élever, et ensemble manifester l’unité de la Création qui renvoie, d’une certaine manière, à l’unité de YHWH ! Le TOUT, KoL, est appelé à ne faire qu’UN, Aleph. MANGER, c’est élever le TOUT à l’Unité, sachant que dans l’ordre de la création, l’Unité manifeste l’interdépendance absolue de tous les règnes. Alors maintenant, allons plus loin : dans cette vision des choses, les minéraux attendent d’être mangés par les végétaux, ok. Les végétaux attendent d’être mangés pas les animaux, ok. Les animaux attendent — c’est une façon de parler — d’être mangés par l’homme, ok. Mais l’HOMME ? PAR QUI VA-T-IL ÊTRE MANGÉ pour être élevé à une dimension nouvelle ? Comment entrera-t-il dans le huitième jour ? Eh bien dans la pensée analogique attachée au modèle du MiShKâN, ce sera en se faisant MANGER par le feu de YHWH : voilà le fameux « feu qui mange » ! Alors évidemment qui MANGE les offrandes, mais n’oublions pas que les hommes sont liés à ces offrandes par le geste d’imposition des mains ! Et ce feu, c’est la SheKhiNaH, bien sûr, mais ce sont aussi les Écritures : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant lorsqu’il nous interprétait les Écritures ? » : les disciples d’Emmaüs se sentaient transformés de l’intérieur et au moment où leurs yeux s’ouvrent, c’est justement au moment du repas où il s’agit de MANGER, dans un double mouvement : ils se sentent MANGÉS par le feu de la Parole qui les élève ; et lorsqu’ils MANGENT le pain fractionné, il y a tout ce que le culte suppose — n’oublions pas que le Christ est le Temple —, mais de plus, dans la dynamique de l’accomplissement de ce culte, voilà que la CHAIR du Christ les entraîne avec Elle jusque dans les sphères éternelles de la Jérusalem Céleste où l’on retrouve encore la pensée analogique du MiShKâN : au centre de cette Jérusalem Céleste se trouve l’Agneau qui porte la faute du monde, immolé pour nous en qui s’opère définitivement la rencontre nuptiale de l’humanité !

Si nous voulions seulement entrer pleinement dans cette pensée analogique qui, pour nous chrétiens ne s’attache plus seulement au MiShKâN du désert mais au Christ en tant que Temple du Père, on comprendrait mieux comment bénir le repas ne revient pas seulement à faire une petite prière avant de manger, mais à inscrire ce repas dans cette dynamique transformante, transfigurante qui permet au TOUT de devenir UN, et à cette UNITÉ, qui comprend toute la Création transfigurée CHARNELLEMENT, de pouvoir entrer dans la communion avec YHWH qui annonce la fin des temps, la Délivrance finale. Alors bien entendu, il s’agit, on vient de le dire, d’un DYNAMISME, d’un MOUVEMENT, d’un ÉLAN ! On n’est pas en train de dire que le dernier jour surviendra quand les hommes auront tout bouffé ! La vie éternelle n’est pas une assemblée de bouffis ! On est en train de dire que toute l’économie des offrandes révèle ce mouvement d’élévation, jusqu’au feu divin qui est un feu, non pas tant dévorant qu’un feu qui MANGE, c’est-à-dire qui ÉLÈVE.

Toute cette dynamique rejaillit évidemment sur les repas d’Israël : d’abord sur les repas qui accompagnent les offrandes de paix, mais pas seulement : elle imprègne tout repas quotidien, et surabondamment le repas de la Pâque. Et si Jésus vit le dernier moment de sa vie publique avant sa Passion comme un repas pascal, ça n’est évidemment pas pour rien ! « MANGEZ ! » est son dernier commandement , et non des moindres, puisque c’est l’acte par lequel l’ultime mouvement d’élévation de toute la Création s’accomplit par le Christ qui nous fait PASSER — c’est le sens du mot Pâque — de la mort à la VIE. Pour le chrétien qui accepte d’aller jusque-là chaque dimanche, il y a dans l’acte de communion un formidable mystère de transfiguration de TOUTE la Création recueillie dans l’UNITÉ, en Christ en qui nous sommes élevés jusqu’au Père. Nos frères orthodoxes vivent infiniment mieux que les catholiques et les protestants ce mystère d’assomption de toute la Création, d’une profondeur abyssale. Vous voyez qu’on est au-delà, largement, des seules “valeurs chrétiennes” ou des seules considérations morales auxquelles les intellectuels, les savants comme Jésus les appelle, réduisent souvent le mystère chrétien ! Seulement voilà : pour aller jusque-là, il faut s’enraciner dans la ToRaH et se frotter à ce livre du Lévitique, tout à fait prodigieux mais hermétique aussi, il faut l’avouer, quand on n’a pas les clefs pour l’interpréter. Hermétique aux « savants », parce que c’est un livre avant tout CHARNEL ; et le CHARNEL est le langage des tout-petits, le langage le plus universel. C’est par le CHARNEL qu’on laisse le mystère nous habiter. Et parler du FEU de l’Esprit, ça n’est rien d’autre qu’offrir notre être CHARNEL à MANGER par Lui pour être élevés jusque dans l’amour qui unit le Père et le Fils de toute éternité.

Alors voilà : je vous laisse sur ces considérations un peu étranges, je l’avoue, à première vue, mais qui s’avèrent être une lumière resplendissante pour mieux lire ce ch. 9. Et je ne vous cache pas que cette vision aura un impact tout aussi étonnant sur notre lecture du ch. 10, mais nous verrons ça la prochaine fois. Je vous remercie. 
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